Le syndrome de l'imposteur: un défi pour les professionnel.le.s du Care.
- barbaragorgaini
- 11 oct. 2024
- 4 min de lecture
Comprendre les mécanismes du doute de soi pour mieux accompagner sans s'auto-saboter.
Dans les métiers de l’accompagnement et de l’aide à la personne, le syndrome de l'imposteur est particulièrement répandu.
Ces professionnel.le.s, engagé.e.s dans des secteurs où les résultats concrets sont souvent difficiles à mesurer, peuvent être sujets à un doute profond sur leur légitimité et leurs compétences.
Si vous travaillez dans ce domaine, vous vous reconnaissez peut-être dans ces moments où, malgré vos efforts, vous vous demandez si vous faites vraiment une différence.
Le syndrome de l’imposteur dans les métiers de l'humain
Contrairement à des métiers où les résultats sont plus tangibles — une vente réussie, un projet achevé —, dans les professions liées à l’accompagnement, les impacts sont souvent subtils, longs à apparaître, et difficiles à mesurer de manière immédiate.
Vous pouvez investir beaucoup de temps, d’énergie et d’empathie dans votre travail sans toujours voir de résultats immédiats ou visible, comme, par exemple, lors d'un accompagnement d'une personne en difficulté où les changements peuvent être personnels, progressifs, voire imperceptibles au quotidien.
Comment savoir si vous faites réellement une différence ?
Le doute s’installe, amplifié par la pression des pratiques managériales qui valorisent de plus en plus l'efficacité.
Les signes courants du syndrome de l'imposteur peuvent inclure:
Doutes sur votre utilité : Vous vous demandez souvent si vous apportez réellement quelque chose à la personne que vous aidez.
Minimisation de vos réussites : Même lorsque vous avez de bons retours, vous attribuez ces résultats à la chance ou aux efforts de la personne aidée plutôt qu'à vos compétences.
Culpabilité : Vous avez l'impression de ne jamais en faire assez, malgré votre engagement.
Quelque piste clés pour surmonter le syndrome de l’imposteur dans les métiers de l’accompagnement
Heureusement, il existe des moyens pour prendre du recul sur ces doutes et retrouver confiance en votre rôle. Voici quelques pistes :
Travaillez sur la reconnaissance de vos compétences
Prenez le temps de faire un bilan régulier de vos compétences, qu’elles soient techniques ou relationnelles.
Que ce soit votre capacité d'écoute, votre gestion de situations complexes, ou votre aptitude à créer des liens de confiance, ces compétences sont le fondement de votre efficacité professionnelle.
En valorisant vos aptitudes, vous gagnerez en assurance et pourrez mieux mesurer l'impact de votre travail, même dans des situations où les résultats ne sont pas immédiatement tangibles.
Valorisez les petites victoires
Il est facile de se focaliser sur les grands objectifs ou les transformations visibles, mais il ne faut pas sous-estimer l'impact des petites actions quotidiennes.
Un sourire échangé, une amélioration minime dans le comportement ou l’état d’esprit d’une personne, ou même le simple fait qu'une personne en difficulté commence à vous faire confiance sont des signes de progrès significatifs.
Ces petites victoires témoignent de l'importance de votre travail et contribuent à renforcer votre motivation.
Elles sont également des jalons qui, mis bout à bout, créent des changements plus profonds au fil du temps.
Reconnaître ces moments vous aide à entretenir une relation positive avec votre pratique professionnelle et à réduire les risques d’épuisement. Vous vous donnez aussi le droit d’être fier.e de votre impact.
Faites le lien entre vos actions et les résultats à long terme
Chaque interaction, chaque geste de soutien, et chaque conseil que vous donnez s'inscrit dans un processus plus large de transformation.
Parfois, l'impact de votre travail ne se révélera que des mois ou des années plus tard, mais il est important de reconnaître que vous semez des graines pour l’avenir.
Maintenez une vision à long terme et rappelez-vous que les progrès lents n’en sont pas moins précieux.
En prenant du recul, vous verrez comment vos actions d’aujourd’hui contribuent au mieux-être futur de celles et ceux que vous accompagnez.
Partagez vos expériences avec d’autres professionnel.le.s
En partageant vos expériences, vos inquiétudes et même vos réussites avec d’autres professionnel.le.s du secteur, vous pouvez non seulement trouver du soutien, mais aussi réaliser que vous n’êtes pas seul.e à traverser des moments de doute.
Créer des espaces d’échange, que ce soit au sein de groupes de soutien, de réunions entre pairs ou de plateformes professionnelles, permet de relativiser les difficultés rencontrées et de bénéficier de nouvelles perspectives.
Ces discussions peuvent vous aider à comprendre que les autres vivent des expériences similaires et qu’il est normal d’avoir des moments de questionnement.
De plus, échanger avec d’autres peut vous donner des idées nouvelles pour aborder certains défis ou renforcer vos compétences.
Le partage crée un sentiment de communauté, et cette solidarité peut être une grande source de réconfort et de motivation dans votre pratique professionnelle.
En conclusion.
Vous faites une différence, même si vous ne la voyez pas toujours
Il est important de se rappeler que votre travail, votre écoute, et votre accompagnement sont précieux. Vous semez des graines de changement, et même si vous ne voyez pas immédiatement les fruits, ils existent.
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